10 mars 2006

Une mise à jour sans fin



Dans le monde de l’informatique et des nouvelles technologies, il existe un petit élément dont on ne saurait se passer. Ca s’appelle un patch. Rien à voir avec l’adhésif nicotiné que vous vous collez peut-être sur le bras pour arrêter la clope. Le patch, pour un logiciel, c’est une correction, une mise à jour, en gros, un fichier que vous installez, et qui permet au programme de suivre l’évolution technologique du moment. Par exemple, votre anti-virus a besoin d’être mis à jour régulièrement pour faire face aux nouvelles menaces bactériologiques de l’Internet multimédia. Votre vieille carte graphique a besoin d’une mise à jour pour fonctionner avec votre moniteur et votre Windows dernier cri. Jusqu’ici, rien à redire, c’est génial.

Le problème, c’est que le principe de la correction a posteriori de la sortie commerciale d’un produit est tellement banalisée qu’elle en devient légitime. Je m’explique. Quand un jeu PC sort aujourd’hui, avec des bugs dans l’enchaînement des niveaux, ou avec des traductions mal finies, on lit généralement dans la presse spécialisée : « Espérons que tout ceci sera rapidement corrigé par un patch ». Oui en effet, espérons. Quand je paye un jeu 60 euros, c’est à dire quand je paye cher un produit FINI, j’espère bien que les erreurs de programmation auront été éradiquées avant la mise en vente. Malheureusement, la culture du patch est devenue tellement répandue et banale que le consommateur lambda accepte d’acheter un produit qui n’est pas encore terminé, et tout le monde trouve ça normal. Franchement, ça ne vous viendrait pas à l’idée d’acheter un couteau à pain dont seul le manche serait disponible en attendant que la lame soit terminée, parce que les mecs qui s’en occupent ne savent pas comment gérer les problèmes des baguettes aux trois céréales ?

Ceci dit, un patch, c’est gratuit, donc ce n’est pas si gênant. Ca devient beaucoup plus pénible, et coûteux, quand on arrive dans le domaine du patch matériel. Regardez la DS de Nintendo. Une machine géniale d’un point de vue ludique, mais pas très jolie, un peu trop grosse. Vous craquez, vous lâchez vos 150 euros. Et puis moins d’un an après, vous découvrez qu’une nouvelle version sort, la DS Lite. Plus fine. Plus belle. Plus légère. Avec un écran plus brillant. Evidemment, vous la voulez. Evidemment, ce n’est pas raisonnable. Evidemment, après moult questions et débats intimes, vous décidez de l’acheter quand même. Mais vous ne vous poserez pas la vraie question : pourquoi Nintendo n’a pas sorti ce modèle depuis le début ? Pourquoi, finalement, les premiers acheteurs, les premiers fans, ne sont pas récompensés, et ne seront que l’objet des quolibets des derniers arrivés ?

Bien entendu, les raisons commerciales sont évidentes : après tout, c’est du business coco, et si les gens veulent bien payer plusieurs fois pour le même produit, on aurait tort de se priver. N’empêche que je me sens lésé, moi qui me suis payé la DS le jour même de sa sortie. Enfin, tant que la culture du patch reste cantonnée à la technologie, ce n’est pas si grave. Vous imaginez si ça arrivait dans le domaine de l’Art ? Ah ah je vois ça d’ici, genre le film qui ressortirait vingt ans plus tard, avec de nouvelles scènes et de nouveaux personnages en images de synthèses… Le réalisateur serait même capable d’essayer de nous faire gober que tout ça correspond à sa vraie vision du film. Non, heureusement, ça n’arrivera jamais.

**Knox

6 commentaires:

Anonyme a dit…

OOOOOhhh le pauvre petit joueur qui se fait enculer par la méchante entreprise qui veut lui soutirer son fric, c'est vraiment pas juste!

Cham & Knox a dit…

Oui, la vie de geek est un calvaire.

Anonyme a dit…

putain mec, faut fêter ton premier commentaire aigri et complètement con d'utilisateur anonyme, c'est le début de la gloire dans le blogging!!!

Anonyme a dit…

Mouais... L'exemple de la DS lite est peu convaincant, car à part une luminosité meilleure (mais celle de la première version est satisfaisante, pas comme pour la GBA), les changements sont surtout d'ordre esthétique...

Anonyme a dit…

Ahh si c'est arrivé...

A long time ago in a galaxy far far away....


PAPAPA PAM PAPAPA PAM....

Anonyme a dit…

Pour moi, quand une console portable devient encore plus portable (moins grosse, moins lourde), cela dépasse le simple changement esthetique.