06 juin 2006

Do you want to know more ? (Insert Coin)



Guitar Hero débarque enfin en France, après un carton phénoménal aux USA. Ce jeu musical (exclusivement sur PS2, malheureusement) vous permettra de vous prendre pour Jimmy Page, Jimi Hendrix ou Jimmi Cabrel, et devrait a priori enflammer vos soirées entre potes comme Singstar ou Donkey Konga ont pu le faire auparavant. Aaah, le jeu musical, ou comment réconcilier les non-joueurs avec une console. Enfin, à condition de débourser 80 euros (ouch), bien sûr. Mais je ne me fais pas de souci pour ce jeu, vu que le rock’n’roll est à la mode en ce moment.

Il n’y a qu’à voir la victoire de Lordi à l’Eurovision. Quoi ? Qui c’est ? Allez, pas à moi, jeunes assoiffés de cyberculture, vous êtes forcément tombé sur la performance improbable de ce groupe de hard-rock finlandais qui a dosé tout le monde lors de la grand-messe annuelle de la chanson plate européenne. D’ailleurs, quoi qu’on en pense, ils ont battu Séverine Ferrer avec sa magnifique « Coco Dance », et de fait, ils ne peuvent pas être totalement mauvais. Toujours est-il que la victoire de ce groupe montre que l’Internet multimédia est capable de changer beaucoup de choses. Si Lordi a vaincu, c’est en partie, voire essentiellement, parce que le clip du groupe a tourné sur tous les forums d’Europe grâce à YouTube. YouTube (et ses concurrents, Google Video, Dailymotion et consorts), magnifiques sites d’hébergement de vidéos sans lesquels ce blog serait parfois bien terne d’ailleurs.

Je vois votre regard hagard en lisant ce billet : « Quoi ? Le gars est en train de me dire que finalement, Internet change des trucs dans la société ? Il a pas un autre lieu commun à nous jeter à la tête pendant qu’on y est ? » Oh ça va, c’est bon. Ce que vous êtes désagréables parfois. Internet change des tas de choses, c’est sûr, et dans le jeu vidéo également. Et pas seulement dans le jeu en réseau. La distribution des titres est également en pleine mutation.
Il y a quelques années, et là, je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans s’en cognent littéralement, les jeux vidéo étaient vendus dans de belles boites bien épaisses, avec des manuels chiadés de 120 pages et tout. Ce que les éditeurs vendent aujourd’hui à prix d’or sous l’emblème « collector », puisque le reste est passé au standard « boîtier DVD », avec un manuel en PDF. Et je suis volontiers nostalgique de cette époque où on achetait un objet, au prix fort, certes, mais un bel objet.

Et là, paf. Les développeurs et les éditeurs se rendent compte que finalement, on peut tout aussi bien vendre des jeux en téléchargement, en dématérialisant le support. Et dans la foulée, les gars, pas cons, se disent qu’on peut également vendre des bouts de jeux, plutôt qu’un titre en entier. L’industrie du jeu vidéo est en train de se tourner progressivement vers des business models qui ressemblent plus à ceux des séries TV qu’à ceux du cinéma. SiN Episodes, Half-Life 2 : Episode One, Sam and Max, autant d’exemples de jeux qui, profitant du fait qu’à peu près tout le monde possède une connexion haut-débit à Internet, optent pour le pari du tronçonnage. Pourquoi pas après tout, je préfère avoir 3 à 4 heures de plaisir ludique soutenu que 20 heures de vague émoustillage.

Mais tout ça dépend du prix, comme toujours. Aujourd’hui, un jeu coûte en moyenne 60 euros, et a une durée de vie d’une vingtaine d’heures (je parle des jeux « solo », pas des jeux de sport ou des jeux axés multijoueurs). Or, les jeux par épisodes sont vendus en moyenne à 20 euros pièce. Et je n’ai pas de jolie boite pour ce prix là. Juste un gros fichier. Pour atteindre la durée de vie d’un jeu lambda (20 heures, donc), on atteint déjà 100 euros. Et si les mecs se prennent pour des scénaristes de Lost, ça peut durer encore plus longtemps. Et être encore plus cher. Sans forcément que ce soit plus fun à jouer. Ouais. Comme quoi finalement, Guitar Hero n’est pas si cher que ça. D’autant que si vous l’achetez aujourd’hui, le 06/06/06, Damien vous fait un prix.

**Knox

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Il paraît qu'en réalité la victoire de Lordi à l'Eurovision fait parti d'une conspiration satanique visant à déstabiliser l'opinion judéo-chrétienne, et imposer un règne nouveau, qui comme chacun sait a débuté hier...

Enfin moi, j'en savais rien jusqu'à ce que Knox m'en taille une pipe... Euh pardon, m'en pipe un mot.

Edit : And the weekly winner of our grande contest "Si tu bites rien c'est normal" is : Knox, pour sa chronique du mardi, digne d'un post d'az dans ses grands jours.

Cham & Knox a dit…

Mais rien du tout c'est très clair, la preuve, je viens de me relire et j'ai tout commpris.